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-"Histoires de. . ."-
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5 mai 2006

Coups de soleil et Pierre de Lune => Chapitre 4

Chapitre 4 : Une nuit agitée

Le commanditaire sortit derrière moi et me mit une main sur l’épaule.

-         Mlle Vorrrrranoff ? Voici ma garrrrde rrrrrapprrrrochée. Je tiens aussi à vous signaler que cerrrrrtains d’entrrrrre eux ferrront parrrrrtie de l’expédition pourrrr laquelle je vous ai employée.

Hum, ça se précisait. Maintenant, il ne parlait plus de « mission » mais d’ « expédition ». Et je supposais que cette « expédition » allait certainement se dérouler dans la forêt vierge. Heureusement que j’avais emmené pas mal de produits anti-moustiques, mais je n’étais pas sûre que tous mes vaccins étaient à jour. D’ailleurs, je m’étonne encore d’avoir pu passer les douanes et les frontières. Sûrement encore un tour de passe-passe de mon cher « patron » pour aller plus vite. Il me fit entrer dans la villa, une énorme maison toute en pierre blanche. Au travers des couloirs, de nombreuses peintures étaient accrochées au mur et nul n’aurait su dire si c’était des copies ou des toiles de maître. Nous (c’est-à-dire le commanditaire, Dimitri, Pedro et moi, les autres étant restés à l’extérieur) arrivâmes dans le salon où une jeune femme (une paraguayenne d’après les dires dédaigneux de Dimitri) nous servit à boire. Je ne pris qu’un jus d’orange pour garder l’esprit clair pour la première nuit à passer ici, tandis que les deux russes se servirent une vodka pure. Je remarquai en revanche que Pedro ne prit rien, se comportant comme s’il n’en avait pas le droit. Le commanditaire commença à lister les règles de la maison :

-         Pas de sorrrrties la nuit, pas de communication non autorrrrisées, pas de questions surrr ce qui ne concerrrrne pas votrrrre mission et surrrtout pas d’entourrrloupes.

A ce dernier mot prononcé, Dimitri tourna la tête vers moi comme pour m’affirmer qu’il veillerait lui-même à ce que cela n’arrive jamais. Un mouvement dans la pièce adjacente me détourna l’esprit de la conversation. Rien. Je tentai de me concentrer sur les histoires que racontais Dimitri sur ses « études » en France quand un nouveau mouvement furtif attira mon attention. Les autres ne semblaient rien avoir remarqué et cela m’étonnait vu le degré de paranoïa qui semblait parfois les toucher (sur ce point-là, je pense surtout à Dimitri). Encore un mouvement. Bizarrement, je ne l’entendais pas se déplacer. Encore un. Cette fois-ci l’ombre s’était arrêtée juste derrière le canapé où était assis Dimitri et Pedro. Je posai mon verre vide sans bruit et étirai un peu mes jambes (ce que ce voyeur de Dimitri remarqua immédiatement, ça en revanche). Soudain, sans prévenir, je bondis par-dessus la petite table et le canapé et atterrit près de la forme. Le commanditaire et son fils sortirent aussitôt leurs armes de leur poche et je tirais par le bras cette personne qui se cachait dans l’ombre. Quelle ne fût pas ma surprise quand je vis que c’était une petite fille d’environ douze ans ! Je relâchai son bras lorsqu’elle se mit à pleurer en espagnol ou en portugais, je ne sais pas trop, et elle courut immédiatement dans les bras de Pedro qui me jeta un sale regard. Les russes rangèrent leurs armes et se rassirent en riant :

-         Au moins, je suis sûrrrr d’avoirrrr engagé la meilleurrrre. Moi-même, je ne l’avais pas entendu arrrriver. Je vous prrrrésente Marrria, la sœurrrrr de Pedrrrrro, ma nièce donc.

Je n’ajoutai pas que cette appellation de « neveu et nièce » semblaient plutôt incongru de nouveau, inutile d’en rajouter une couche. Pedro s’excusa et annonça qu’il alla coucher sa sœur. Ils s’éloignèrent tous deux, main dans les mains, les deux semblant se rattacher l’un à l’autre comme le seul moyen de survivre. Et pour la première fois depuis longtemps, je fus touchée par le regard d’un enfant, celui de la petite Maria, ce regard d’animal sauvage traqué. Je me rassieds et Dimitri reprit son bla-bla inintéressant concernant la circulation aisée du cannabis en France et son père l’interrogea (je crois, je commençais à bailler à ce moment-là) sur les possibilités d’implanter une nouvelle filière de cocaïne sur Paris. Puis, remarquant ma fatigue, Dimitri proposa de me montrer ma chambre. Je souhaitai une bonne nuit au commanditaire et me dégageai du jeune homme qui avait déjà repris la mauvaise habitude de me prendre par la taille. Il m’entraîna au fond du couloir et me serra de nouveau à la taille.

-         A quoi vous jouez Dimitri ?

-         Mais voyons Irina, depuis quand me tutoies-tu ?

-         Depuis que je suis en mission, tout simplement. Je tiens à vous prévenir d’une chose, j’ignore encore en quoi consiste cette mission mais je ne tiens pas à m’encombrer de deux incompétents. Vous avez intérêt à suivre !

-         Ma chère Irina, dit-il tout en me serrant un peu plus, comme tu l’as dit, tu ne connais pas encore la mission qu’on t’a attribuée, tu seras peut-être contente de nous voir avec toi. Mais si ça peut te rassurer, on ne te demandera rien de plus que ce que tu fais en temps normal. Toi, tu n’agiras qu’à la fin, mais tu seras obligée de nous suivre au début. Au fait, dit-il en changeant de conversation, ici à droite, tu as la chambre de Pedro, ici c’est celle de Maria, la tienne est là et la mienne est ici entre Maria et toi. . . Comme ça, si tu te sens seule cette nuit, tu sauras où me trouver. . .

C’est à ce moment qu’il fit le geste de trop : il descendit subrepticement sa main dans le bas de mon dos, ce qui me déplût énormément. Je lui flanquai un énorme coup de genou dans les parties ce qui le fit s’écrouler à terre en grimaçant.

-         Mon cher Dimitri, je ne risque pas de me sentir seule dans cette maison avec plus de gardes du corps que la maison blanche. Je n’aurais donc pas besoin de vous cette nuit. Sur ce, je vous souhaite de faire de beaux cauchemars.

Un sourire narquois aux lèvres, je rentrai dans ma chambre et m’assieds sur mon lit où mes bagages avait été posés. J’ouvris mon sac à dos pour vérifier que mon arme était bien rangée, quand je me sentis tirée en arrière et tombai sur le sol. Décidément, ce n’était pas ma soirée ! Je n’eus pas le temps de réagir qu’on me bloquait les bras dans le dos. Un homme (car c’était un homme à l’odeur de son eau de cologne. . .) mit son genou dans mon dos et approcha son visage de ma nuque.

-         Ecoutez-moi bien. N’approchez plus jamais de Maria, est-ce bien clair ?

-         Je. . . Vous me faites mal !

-         Répondez-moi, dit-il en me tirant brusquement les cheveux. C’est clair ?

-         Oui ! On peut pas être plus clair ! finis-je par lâcher.

Il se leva brusquement, me lâcha et sortit en courant de ma chambre. J’y suis, me dis-je, c’était Pedro ! Eh bien, il n’avait pas l’air commode lui non plus. Quelle famille ! Je repris l’inspection de mes bagages mais il n’y avait aucun problème. Je me couchai, encore courbaturée par l’attaque surprise de Pedro. Je ne me réveillai qu’une fois, à un moment où je crus entendre des cris étouffés. Mais ils cessèrent rapidement et je me rendormis sans problème.

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Commentaires
N
Tout à fait d'accord avec vous les filles ! ^^
É
!!Je crois que personne sur ce site n'est un amateur!nous sommes plutôt des spécialistes!!lool!J'adore ton style!
L
Woooo ! Mais c'est trop bien sa dis donc !<br /> Le suspense et tout ... Niiia ! Vite la suite ! ^^
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