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-"Histoires de. . ."-
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25 octobre 2005

Biographies, I

Des biographies sous forme de One-shot, qui révèlent les personnages comme ils étaient avant que nous les connaissions.

  1. Lyel Erwan

Par un matin d’avril, une femme poussa un cri : elle venait de mettre sa première fille au monde. C’était son plus beau cadeau. Amanda et Lucas Erwan appelèrent leur fille Lyel : un nom spécial pour leur enfant qu’ils trouvaient déjà si spéciale … Elle avait de grands yeux noirs, de minuscules oreilles en pointe et des cheveux d’un violet intense. Ils avaient vaguement entendus parler des mutants, et les signes ne pouvaient pas tromper. Mais la petite, si fragile, ne pouvait causer aucun mal … Les deux parents ne purent penser que leur fille pouvait devenir une vraie mutante.

Lyel n’avait que cinq ans quand son père s’en alla, ayant trouvé mieux ailleurs, et les laissant, elle et sa mère, seules dans leur grande maison d’Angleterre. On ne peut pas dire que Lyel ait été très affectée par ce départ, sa mère l’ayant très vite remplacé par un nouveau « papa ». Ses papas qui changeaient juste assez souvent pour qu’elle ne s’attache à aucun d’entre eux. Et pour qu’elle soit couverte de cadeaux.

Lyel Erwan aurait pu grandir comme une parfaite humaine normale … Malgré ses cheveux violets, ses oreilles dignes des elfes de Tolkien et ses yeux devenus d’une intense couleur prune, elle ne manifestait aucun don particulier. Mais ses camarades d’école, comme tout les enfants, la langue acérée et les expressions moqueuses, ne cessaient de lui rappeler ses différences. Lyel ne savait que penser de leurs paroles. D’un côté, elle se sentait fière de ces distinctions, une fierté naïve et aveugle. Elle ne savait ce que cela signifiait de naître différente dans un pays qui se disait civilisé. Mais d’un autre côté, elle aurait quelquefois préféré être normale … Parce que les insultes qui fusaient dans son dos, souvent proférées par des grandes personnes, faisaient rire tout le monde, sauf elle. Et parce que les sourires qu’elle voyait sur leur visage n’étaient pas toujours aimables. Quand quelqu’un disait qu’elle était mutante, elle ne savait que répondre. Et quand c’était dit avec méchanceté, avec mépris, elle s’en allait en courant, les larmes aux yeux. Sa mère n’avait jamais voulu lui expliquer le sens de ce mot.

Adolescente, elle du apprendre en classe ce que signifiait la mutation. Mais elle ne voyait pas en quoi cela la concernait. Les insultes, toujours présentes, n’avaient pas plus de sens pour elle, et pourtant elle s’en sentait toujours plus blessée. Elle n’aurait jamais été traitée de mutante par tant de reprises si cela n’avait pas été un tant soit peu justifié. A moins que l’humanité entière ne ce soit liguée contre elle, ce dont en quoi elle doutait légèrement. Les années qui suivirent lui prouvèrent qu’elle n’était pas si éloignée de la réalité …

La vérité éclata quand elle eut 16 ans. Elle était en pleine adolescence, pendant les années noires qui font douter de tout et de tous, et plus particulièrement de soi. S’il n’y avait eu que les boutons sur le front, elle aurait réellement pu être heureuse …

Lyel voulait se tenir au courant de l’actualité, ce quelle avait boudé depuis toujours. Les informations, la radio et les journaux (mis à part Belle et Mince peut-être …), cela ne l’avait jamais intéressée. Et elle se mit à lire les grandes lignes, les grands titres, à écouter rapidement les flashs infos … Choc. Son surnom revenait régulièrement. Mutants, mutos, mutation, monstres. Associés à des noms tout à fait inconnus, et souvent aux Etats-Unis. Magnéto. Xavier. Deux personnes « mutantes », très célèbres dans les médias …

Le monde s’effondrait. Etait-elle une mutante, un de ces monstres hors-la-loi et dangereux ? Elle apprit le vrai sens du mot mutant. Et elle se regarda d’un œil neuf. Ses cheveux qu’elle aimait tant. Ses yeux brillants tellement rares. Tout cela lui apparaissait à présent comme une horrible erreur. Comme un panneau lumineux pointé sur elle qui la désignait comme une paria.

Sa première réaction fut d’essayer de cacher ses particularités physiques. Elle teints ses cheveux en noir et se mit à porter des lentilles marrons. Elle portait constamment ses cheveux détachés pour cacher ses oreilles. Mais tout ceux qui la connaissaient s’esclaffèrent qu’elle ne pouvait pas se cacher aussi facilement. Elle était repérée. Ils lui montrèrent avec acidité qu’elle ne faisait que prouver sa honte en se cachant aussi maladroitement. Elle s’en sentit encore plus mal, et se résolut à arrêter de porter ses lentilles. Ses cheveux retrouvèrent leur couleur éclatante.

Lyel ne savait pas pourquoi elle était comme ça. Elle maudissait le destin, Dieu et tout les responsables de son malheur. Elle n’était même pas une vraie mutante ! Ceux qu’elle voyait à la télévision avaient tous des pouvoirs surnaturels effrayants, qui leur servait à dévaliser des banques et à tuer des gens normaux. Elle avait juste des cheveux et des yeux différents, elle ne faisait de mal à personne et elle ne savait rien faire d’extraordinaire. Alors pourquoi s’en prendre à elle ? C’est ce qu’elle essaya vainement d’expliquer à ses camarades de lycée … On lui rétorqua qu’elle n’était même pas de leur race. Et qui sait ce qu’elle savait faire dans leur dos ? Mais qu’elle sache pertinemment qu’elle ne pouvait rien faire d’autre que leur envoyer ses cheveux surnaturels dans le visage ou leur lancer des regards violets, ils s’en fichaient. Elle était cataloguée avec tout les autres mutants …

Elle essaya de continuer à vivre malgré ça. Elle avait une nature combative, et elle avait décidé tant bien que mal de tirer la même fierté de ses particularités que quand elle avait dix ans. Elle commença à répondre à ceux qui l’insultaient et même à les insulter, eux, les humains. Pas de raison que ça n’aille que dans un sens. Elle n’avait jamais été pour la résistance pacifique et passive. Mais elle n’en était pas moins blessée dans son orgueil. Elle avait très peu d’amis, elle était souvent seule … Même à ses cours de gymnastiques, chaque semaine, elle était mise à l’écart. Aucune parole blessante n’était prononcée, mais une atmosphère lourde se créait dès qu’elle entrait. Elle ne connaissait personne comme elle, elle n’avait jamais vu ni rencontré de vrais mutants. C’était un phénomène rare qui n’arrivait qu’ailleurs. Elle avait d’ailleurs déjà fait un plan de sa vie : elle vivrait pour toujours sur cette île de racistes, à lutter difficilement contre tout le monde, sans personne à ses côtés.

Et puis il y avait ces bouffées de chaleur soudaines qui la prenaient n’importe où : au cinéma, au centre commercial, au lycée … Elle se sentait bizarre, dans ces moments-là. Insouciante, heureuse, mais aussi plus faible. Elle ne se posait pas trop de question, mettant cela sur le compte de la fatigue et de la colère. Elle ne se doutait de rien.

L’évènement majeur qui allait décider de son orientation future se passa un soir, alors qu’elle sortait du lycée. Elle traînait les pieds, rechignant à rentrer chez elle pour sûrement  rencontrer un nouvel homme dans les bras de sa mère, qui avec un peu de chance, ne la regarderait pas comme un animal de foire mais garderait ses remarques pour ses collègues de boulot, le lendemain. Et avec un peu de malchance … Autant ne pas y penser, elle avait vu ce scénario déjà trop de fois.

Elle passa devant la boulangerie en résistant à l’appel du petit pain dont l’odeur venait chatouiller ses narines, et continua son chemin à travers la rue peu fréquentée qui menait à la périphérie de la ville. Elle gardait la tête haute, ce qui n’était pas si compliqué quand elle ne croisait personne, et regardait droit devant elle, en pensant vaguement au devoir de philosophie qu’elle avait à rendre pour le lendemain.

Un sifflement la fit sortir de ses pensées. Trois jeunes hommes, sur le trottoir d’en face, qui la regardaient avec des sourires moqueur peu aimables et assez significatifs. Lyel se retint de lever les yeux au ciel et continua son chemin. Ce scénario là aussi, elle l’avait déjà vu souvent. Elle fit comme si elle n’avait rien entendu, mais eux ne s’arrêtèrent pas si facilement. Ils traversèrent la route et vinrent se planter devant elle, jambes écartées, poings sur les hanches, sourires goguenards aux lèvres, ils avaient tout des mâles dominants sur leur territoire, en pleine séance d’intimidation.

Lyel hésita un quart de seconde puis leur servit un sourire aimable, légèrement moqueur, avant de leur demander s’ils avaient perdu leur chemin. Apparemment non. Mais elle oui, peut-être, puisqu’une « mutos » n’avait rien à faire en travers de leur chemin, dans leur quartier. S’il n’y avait eu que ça … Ils enchaînèrent sur des provocations très insultantes à propos des mutos, des impurs, des monstres et autres qualificatifs grossiers. Et ils se rapprochaient d’elle.

Lyel n’appréciait pas du tout leur comportement, ni leurs paroles, mais elle ne bougeait pas d’un pouce, frémissante de rage à l’intérieur. Mais quand l’un d’eux sortit un couteau, en prétextant l’épuration de la race humaine, elle fit un pas en arrière. Ce petit jeu allait trop loin. Rien ne laissait supposer qu’ils ne puissent pas être sérieux. Et le coup qu’elle évita de justesse n’avait rien de feint. Qu’elle leur demande de cesser ce petit jeu qui avait trop duré ne fit qu’attiser leur colère et leur amusement. Ils lisaient la peur dans ses yeux et ils aimaient ça. Ils étaient complètement fous de s’en prendre à elle, comme si elle était … Comme si elle était réellement différente.

Elle se retourna et essaya de s’enfuir, mais ils lui barrèrent la route. Ils se rapprochaient encore, ils étaient beaucoup trop près à son goût. La lame brillait d’un éclat froid qui l’effrayait.

Et bien sûr, personne ne voyait la scène, personne n’intervenait. Ce fut sûrement ça le pire pour Lyel. Elle se faisait menacer et agresser au beau milieu d’une rue, et personne ne réagissait. La petite vieille qui était passée si vite à côté d’eux sans lever les yeux du trottoir, l’homme en costume trois-pièce plongé dans son journal, tellement affairés qu’ils ne voyaient rien, qu’ils ne voulaient rien voir ! Des humains face à la mise à mort d’une mutante, réagissant comme des lâches … Comme des humains !

Une vague de chaleur comme elle n’en avait encore jamais ressenti s’empara d’elle et une de ses trois agresseurs recula, les yeux exorbités. Des flammes vertes avaient jailli juste à ses pieds et léchaient son pantalon. Il se mit à hurler, tapant des pieds sur le sol, se donnant de grandes claques sur les jambes. Ses deux compagnons mirent un quart de seconde avant de réagir et de l’imiter, le frappant violemment pour éteindre les flammes. Quand elles eurent disparu, ils se rendirent compte que Lyel aussi. Quelques passants les regardaient, bouches bées.

La haine que Lyel ressentit à partir de ce moment là envers les humains fut immense et absolue. Tout les humains sans exceptions n’étaient que des lâches, des porcs, des racistes et des êtres inférieurs. Juger les gens par leur seule apparence ! Elle était dégoûtée de ces gens. Qu’ils aillent périr en enfer ! Elle avait conclu que les mutants étaient une race supérieurement évoluée, qui allait bientôt remplacer les homos sapiens comme ces derniers avaient remplacés les homos habilis. La vengeance était proche. Et elle pourrait participer à la faire venir un peu plus vite.

Lyel ne savait pas que c’était elle qui avait fait apparaître les flammes vertes, ou du moins elle n’en était pas sûre. Elle préférait penser que quelqu’un, un mutant l’avait aidé, tout en sachant que c’était très improbable … Mais elle refusait de penser que c’était ses hypothétiques pouvoirs. Elle assumait sa mutation, mais elle ne voulait pas avoir de pouvoirs surnaturels. Et de toute façon, elle ne voyait pas pourquoi elle en aurait maintenant, à ce moment précis, et pas avant, alors qu’elle en aurait bien eu besoin dans certaines autres occasions, pour rabattre le caquet des beaux-parleurs vantards.

Mais une chose était sûre, à présent. Elle voulait rencontrer des gens comme elle. Et pour ça, une destination était toute indiquée : les Etats-Unis. Le pays qui semblait rempli de mutants. Elle y rencontrerait enfin des gens de sa race, qui pensaient comme elle, elle en était convaincue.

Elle ne parla pas à sa mère de sa décision, la jugeant responsable, pour la première fois, de sa mutation. Et elle s’en alla, un billet d’avion pour New York en poche. Elle avait 17 ans.

Arrivée à destination, dans ce pays qui lui promettait tant, elle se mit immédiatement en quête des mutants. Ce n’était pas très compliqué : dans une grande ville comme New York, elle apprenait tout les jours les méfaits des mutants. Elle apprit que Magnéto, qui semblait si puissant, s’en prenait aux humains, et elle décida de le rencontrer, lui.

Elle vivait chichement, du reste de ses économies, en attendant de le voir. Elle entra dans une communauté de mutants qui vivaient dans un ghetto, se sentant parmi eux comme dans une nouvelle famille, et elle commença à se rendre compte qu’elle avait réellement des pouvoirs. Au milieu d’eux, elle sentait plus que jamais la chaleur qui l’envahissait, et elle arrivait même à copier leurs pouvoirs. D’abord sans le vouloir, puis avec un certain contrôle, elle réussit à avoir des donc spéciaux, qui changeaient selon les mutants qui l’entouraient. Elle comprit rapidement la nature de ses pouvoirs : elle pouvait absorber les pouvoirs des autres mutants. Loin de l’effrayer ou de la répugner comme cela aurait pu être le cas quand elle était encore en Angleterre, elle s’en senti plus forte, et cela raffermit son idée d’entrer au service de Magnéto. Il était très célèbre, et partout où elle allait, tout les mutants parlaient de lui. Il était le sauveur de leur race. Leur défenseur. Il avait de gigantesques pouvoirs. Le nom qui revenait aussi, toujours opposé à celui de Magnéto, et que Lyel apprit à détester, était celui de Xavier. Un mutant également, très puissant aussi, mais un pacifiste. Il voulait que les mutants et les humains cohabitent. Idée idiote et insensée.

Et enfin, vint le jour où elle apprit où rencontrer Magnéto. Elle se rendit jusqu’à une petite ville qui abritait sa Confrérie … Elle avait rassemblé tout son courage pour faire face et l’impressionner. Il ne fut pas déçu. Elle lui prouva ce qu’elle valait, par ses paroles haineuses contre les humains, et par des démonstrations de ses pouvoirs. Malgré ses réticences à l’intégrer immédiatement, elle sut qu’elle l’avait conquis. Et quelques semaines plus tard, elle entrait dans la Confrérie des Mauvais Mutants de Magnéto. Pour faire la guerre aux humains, et aux hommes de Xavier.

FIN.

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Commentaires
L
Sur le seul autre personnage que j'ai crée et qui a un grand rôle dans l'Histoire ... J'ai nommé Alicia Estaroff ! <br /> <br /> (Merci, au fait ! ^^ Ca me fait très plaisir !)
I
oh oh ^^ très très intéressant tout ça !!! et très bien écrit ! la prochaine biographie sera sur qui ?
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